Aujourd'hui, on arrive au 5ème jour de marche ! Direction Fessenheim !
Afin de récupérer un peu, et d'être en forme, nous avons décidé de faire la grasse matinée et nous sommes donc parti-e-s à 9h du matin, le sourire aux lèvres :)
Avant de reprendre la marche, nous avons emmené Stefany, une des survivantes du groupe, à la gare de Colmar ! Nous avons une camionnette à disposition, et fort heureusement ! Stefany s'est fait mal au genou, il a donc fallu qu'elle rentre à Strasbourg pour aller le faire examiner ! Elle a été très courageuse !
Après avoir emmené Stefany à la gare, nous avons déposé la camionnette à Neuf-Brisach :)
De là, direction Fessenheim ! Il est vrai que nous étions un peu sous la pluie au début mais le soleil a refait son apparition après !
Sur le chemin, nous avons beaucoup échangé entre survivantes et militant-e-s ! C'est aussi ça qui est exceptionnel : les échanges ! Les discussions qui nous apprennent tant de choses ! Sans oublier les pauses que nous faisons dans des endroits magiques: aujourd'hui, c'était pause dans un champ de coquelicots :)
On en profite pour faire pleins de photos et manger des fraises, sans oublier la cueille de coquelicots :)
Nous sommes arrivé-e-s à 16h à Fessenheim après les 15 kilomètres de marche :)
On prend un grand café et c'est parti pour la rencontre organisée au Musée Schloecher ! :)
Photo de Deborah et Mikaelle, deux Survivantes ! Des vraies guerrières ! :)
Nous avons donc rencontré des élu-e-s locales et locaux et les discussions furent hyper enrichissantes ! Nous avons
échangé autour de l'esclavage sexuel de la prostitution et de la traite en écho aux combats de Victor Schoelcher.
Le maire de Fessenheim, signataire de l'appel du mouvement Abolition2012, était présent.
Déborah, survivante nigériane, a raconté son parcours du Nigéria vers l'Europe, suivie par Mickaelle et Rosen. Un
débat autour de la réalité contemporaine de l'esclavage sexuel et de la nouvelle loi s'en est suivi avec les participant-e-s.
Puis, la directrice du musée nous a fait une visite personnelle et nous a détaillé le combat de Schoelcher contre l'esclavage.
Deborah a été interpellée... Elle y a vu beaucoup de similitudes avec son propre vécu migratoire, elle qui a
traversé le désert, a connu les camps en Libye avec les coups, les viols, les humiliations, la déshumanisation qui étaient l'enfer quotidien des esclaves au temps de Schoelcher. Ça l'a beaucoup
révoltée de voir que ce qui était dénoncé il y a 2 siècles avait toujours lieu aujourd'hui contre des femmes comme elles à qui on dit qu'elles n'ont pas de droits, qu'elles ne sont pas des
personnes.... Des femmes totalement déshumanisées et réifiées...
Deborah aimerait peut-être s'engager un jour afin de faire avancer la cause des femmes au Nigeria !
Voici une phrase de Deborah pour clore la rencontre à Fessenheim : " Quand j'étais au Nigéria je ne savais pas que j'avais des droits en tant que femme. C'est Isabelle qui m'a dit que si, j'en avais, et que j'avais le droit de ne pas vouloir être une esclave et de subir la prostitution. "
Et la journée s'est finie en dormant sur des lits de camp ! ;)
